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Tennis – ATP

A Monte-Carlo, 

Kei Nishikori est l’invité surprise de cette finale. Pour plusieurs raisons. D’abord car il revient progressivement de longs mois d’inactivité en raison d’un poignet récalcitrant. Ensuite car il n’a joué qu’une seule fois le tournoi de Monte-Carlo (en 2012, battu en 8ème de finale par Berdych). En battant Zverev en 2h15 il est devenu le premier Japonais à atteindre la finale de ce tournoi si prestigieux. Sa nouvelle victoire est convaincante. Face au prodige allemand il enchaîne pourtant les fautes en fin de premier set. Breaké à 3/3 il se démobilise et encaisse les trois jeux suivants (3-6). Au second set il est bien plus constant et profite des errements de son adversaire. A 3/2 contre lui il fait preuve d’audace, tente des amorties et déstabilise le jeune Zverev. Ce dernier ne marque plus un jeu jusqu’au terme de la deuxième manche remportée 6-3. La dernière donne lieu à un intense combat. A 3/3 partout le Japonais sauve une balle de break d’une superbe volée amortie. Il met la pression sur Zverev. A 5/4 en sa faveur il fait craquer définitivement l’Allemand. Nishikori efface une balle de 5/5 suite à un long rallye remporté. Il n’a besoin que d’une balle de match pour signer son succès (6-4 dans le dernier set). L’Allemand dévisse un ultime revers trop long.

A la sortie du court le Japonais confie sa joie : «Je ressens une très bonne sensation. Cela fait longtemps que je n’ai pas participé à une finale de Masters. J’espère que la journée de demain sera bonne. Au premier set j’ai fait un mauvais jeu. Alexander a saisi sa chance. La tendance s’est inversée au second set. Dès qu’il a fait un mauvais jeu de service je me suis concentré au maximum. Au troisième set cela aurait pu tourner dans un sens comme dans l’autre. J’ai fini très fort et j’en suis très heureux. Je retrouve petit à petit mon meilleur niveau. Je m’améliore de match en match. Sur terre battue il m’est plus commode de retrouver mon rythme ».

Leconte croit revoir Michael Chang

Observateur du tournoi, Henri Leconte est convaincu par les progrès accomplis par l’Asiatique : «Kei a beaucoup évolué dans son jeu. Il travaille depuis un moment avec Chang. Par moment j’ai vraiment cru revoir Michael sur le court. Avec des amorties tentées, des changements de rythme et une capacité merveilleuse à trouver des angles. Et surtout on l’a vu faire service-volée sur les points importants ce qu’il ne faisait pas avant. Il a gagné ce match car il a été capable de casser le jeu de l’Allemand. Il a retrouvé de la souplesse dans son poignet qu’il avait perdue. Nishikori est passé dans une autre dimension. Nadal était proche de nous. Je pense qu’il aurait préféré jouer Zverev. Mais «Rafa» est tellement au-dessus qu’il peut jouer contre lui-même…Nishikori peut-il battre Nadal ? Il faut déjà qu’il serve bien et qu’il essaie de changer le rythme. Sinon… l’Espagnol dirigera le jeu. Mais aujourd’hui c’est Rafa contre Rafa ».

Nishikori a perdu 9 fois sur 11 face à Nadal

Amené à parler de l’ogre Nadal Nishikori ne part pas battu d’avance : «Rafael développe un tennis très solide depuis le début de la semaine. Je m’attends à une partie très dure contre lui. C’est le roi de la terre battue. Je vais discuter avec mon coach sur la stratégie à adopter. Il doit bien y en avoir une…Je me souviens que j’avais livré une grande partie contre lui à Madrid (il avait abandonné au 3ème set). Elle me donne beaucoup de confiance. Je retrouve mon niveau d’il y a deux ans ». Paul-Henri Mathieu enchaîne : «C’ ‘est une bonne chose pour Nishikori d’être en finale. C’est le type de joueur très dangereux quand il va loin dans un tournoi. Cependant cela va être très, très compliqué contre Nadal. D’abord car Rafa est très fort depuis le début du tournoi. Ensuite car Nishikori risque d’accuser la fatigue. Il n’a qu’une chose à faire. Se montrer agressif. Il n’aura pas d’autre choix ». Même s’il a perdu neuf fois contre Nadal lors de leur onze confrontations (2 victoires lors des 5 derniers matchs), le Japonais n’a rien à perdre.

Disputant sa première finale de Masters 1000 depuis Toronto et Miami en 2016 (défaites contre Djokovic), il retrouve de bonnes sensations. Ses victoires lors du tournoi monégasque contre Berdych (3 sets), Medvedev (2 sets), Seppi (3 sets), Cilic (3 sets) et Zverev (3 sets) l’attestent. Il n’est plus à un exploit près. Celui de demain est titanesque. C’est son plus grand sur l’ocre. Et probablement de sa carrière…  

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