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Rugby – Top 14 – CO

« Trois ajours après, quel regard portez-vous sur la défaite au Munster (30-5) ?
C’est sûrement le plus mauvais match du week-end, Pro D2 comprise. Un match nul, pas beau, vide. On n’a pas été à la hauteur, mais le Munster pareil. Je pense qu’on était encore sous le choc de la défaite à domicile contre Agen le week-end d’avant (13-16) en Top 14. On avait la tête si lourde qu’on a joué avec un sac à dos, quoi ! Pour retrouver de la fraîcheur et de la confiance, ce n’est pas facile. C’est dommage parce que je pense qu’il y avait une bonne opportunité. On a perdu un peu le fil depuis la reprise après la coupure internationale, même si on avait réussi juste derrière à contrôler le match à Perpignan (victoire 12-16). À Thomond Park, on était dans un rugby négatif, où on attend que ça se passe, où on joue au pied un peu n’importe comment, où on ne monte pas bien. J’espère qu’on va retrouver le fil.

Comment ?
En le cherchant (rires) ! Parfois, ça prend du temps. Ma femme est chercheuse, et depuis que je suis avec elle, elle n’a jamais rien trouvé (rires) ! Donc, on cherche, on travaille sur le groupe, parce qu’il faut d’abord soigner les têtes. Il faut qu’on passe cette mauvaise période, j’espère qu’elle sera la plus courte possible. Le match de ce week-end sera important. Je sais que ça va revenir. On est encore en vie dans cette Coupe d’Europe. Et je sens que les mecs ont envie de faire un bon match, parce que ça fait trois semaines qu’ils sont frustrés, déçus, un brin en colère. Ils savent qu’il faudra augmenter le niveau d’au moins 20 %.

N’êtes-vous pas finalement dans la configuration qui vous sied le mieux, celle de l’outsider placé dos au mur, dans l’obligation de gagner le prochain match pour survivre ?Oui, c’est un peu ça. Même si c’est dommageable. Là, je trouve que ça arrive un peu tôt. Surtout, il n’y avait pas de raison que ça arrive. Est-ce qu’on paie l’intersaison courte qui a fait qu’on est arrivé un peu sur les jantes en novembre ? Est-ce qu’on a eu du mal à repartir après avoir réussi un très bon début de saison, alors que beaucoup de monde nous promettait l’enfer ? Il y a sans doute plein de raisons. Mais là, effectivement, on se retrouve au pied du mur, comme on le sera aussi la semaine suivante contre Bordeaux-Bègles en championnat.

Certains de vos joueurs disent ne plus prendre de plaisir sur le terrain depuis deux à trois semaines…
Ouais, mais même nos semaines d’entraînement n’étaient pas bonnes. Je ne sais pas ce qu’on a branlé, moi le premier. Quand on a démarré après la coupure, on était dans l’obligation de gagner à Perpignan comme tout le monde, et on est très vite parti là-dedans, dans cette obligation de résultat. Du coup, on n’a pas travaillé sur le jeu. La semaine avant Agen n’était vraiment pas bonne dans le contenu. Là, on a essayé de mettre en place des choses différentes. On a notamment supprimé les vidéos. On est un peu sorti du cadre de ce qu’on fait habituellement. D’ordinaire, on est assez protocolaire, on prend les choses dans l’ordre. Cette semaine, on a cassé ça, on a essayé de se synchroniser par le jeu, par la passe, par le collectif, bien plus que d’habitude.

Sentez-vous vos joueurs réceptifs à ce changement ?
Je vous le dirai samedi après le match. Mais ça va bien. Si vous alliez dans le vestiaire en ce moment, vous verriez même les mecs boire du champagne. Ils fêtent la naissance d’Ambre, la petite de ”Mama” Vaipulu. Ça fait partie de nos coutumes. »

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