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Rugby – Bleus

Un vrai temps de novembre, gris et pluvieux, sur Marcoussis. Gaël Fickou s’est présenté devant la presse, ce lundi matin. Il est longuement revenu sur la fin de match laissée aux Sud-Africains samedi (défaite 26-29). Remplaçant, il se tient prêt à débuter « lors des prochains matches ». Mais respecte les choix de Jacques Brunel à qui il ne demande pas d’explications : « Ce n’est pas mon genre ».

« Comment se vider la tête après une défaite sur le fil, comme samedi ?
On avait journée libre dimanche, on a pu rentrer chez nous (pour les Parisiens, comme lui, ndlr). Il n’y a pas de méthode, à part faire des choses qui font plaisir. C’est notre métier, notre passion, on le vit mal parce que c’est une défaite rageante, mais la vie ne s’arrête pas. Certains ont des enfants, il faut relativiser. On est énervés mais on ne s’arrête pas de vivre.

Comment expliquez-vous le manque de maîtrise à la fin ?
On manque de précision. L’arbitrage ne nous appartient pas, mais je ne vais pas en parler, je ne le contrôle pas. Mais on doit être plus efficaces, on ne peut pas se raccrocher à des erreurs d’arbitrage. Non, ce qu’on peut maîtriser, on doit le maîtriser à 200 %. Sur le dernier ruck, on fait une erreur, ça aurait pu m’arriver ou à un autre. Mais qu’on prenne le temps de faire un seul ruck s’il le faut, qu’on fasse semblant de tomber, qu’on parle à l’arbitre… On n’a pas assez de vice, d’expérience, de confiance pour le faire. Mais ça, on ne le doit qu’à nous. Le vice, ça ne se travaille pas, c’est l’expérience. On doit ralentir le jeu pour casser le rythme et attendre la dernière seconde pour taper en touche. Si j’avais la réponse, on l’aurait fait (sourire). On ne peut pas dire que c’est la faute d’untel ou untel, mais on ne peut le reprocher à personne d’autre qu’aux joueurs sur le terrain. Ça nous arrive trop souvent et on se cache trop derrière ces choses-là. On joue tous à haut niveau depuis des années. On doit faire preuve de patience, casser le rythme, là on se presse comme si on devait marquer. C’est énervant.

Yoann Maestri disait samedi soir : « On joue la dernière mêlée comme si on était derrière au score »…
C’est ça. Rabah (Slimani) en particulier avance énormément. Après, on sort le ballon. C’est un choix, il faut toujours respecter le choix des joueurs, il n’y a pas à en vouloir à qui que ce soit. Mais, derrière, on fait quatre rucks d’affilée à une vitesse… Comme si on voulait marquer l’essai de la gagne.


Vous avez compris pourquoi vous n’avez pas démarré le match face aux Springboks ?
Je n’ai pas cherché à comprendre. Je respecte le choix des entraîneurs. Vu le début de saison, j’espérais avoir mieux, forcément. Mais je ne suis pas allé demander d’explications et on ne m’en a pas donné. À moi de prouver encore plus que j’ai envie de jouer.

Votre bon début de saison a-t-il changé le regard de Jacques Brunel, qui vous considérait comme ailier après la tournée en Nouvelle-Zélande ?
Je ne sais pas. Samedi, sur le banc, je couvrais centre et aile. J’espère débuter les prochains matchs, mais il n’y a pas d’explications à me donner. Mon poste, c’est centre. On me demande de jouer ailier, je vais à l’aile. Mais j’ai une préférence pour le centre, où je joue depuis gamin. J’attends patiemment mon tour. Je suis sûr qu’il viendra.

L’Argentine offre une opposition différente, ça peut vous servir ?
Je ne sais pas. « Doum » est un super joueur, il mérite de jouer. On n’a pas les mêmes qualités. Je respecte les choix, je le redis. Je préférerais commencer, évidemment.

Les choses ont changé au centre depuis quelques mois : on pose d’abord Mathieu Bastareaud et on met un joueur avec lui…
Oui, bien sûr. Au milieu de terrain, il faut de l’alternance. Il faut un centre gaillard qui va au contact, dans l’affrontement. On y met « Basta », aussi, parce qu’il a un énorme rôle de leader à Toulon, qu’il reprend ici.

Du coup, il ne reste qu’une place au centre…
Oui. Après, comme je dis, aujourd’hui, c’est lui, et je lui souhaite à l’avenir que ce soit encore lui car je l’apprécie énormément, mais ça va très vite. Il y a deux ans, Mathieu ne jouait plus (en équipe de France), aujourd’hui, il est un des leaders et joue tous les matches. Il mérite cette place et je suis content pour lui car c’est quelqu’un de très bien. Il le mérite largement, mais le maillot n’est à personne. On sait bien que si on fait un ou deux matches moyens, tout est remis en question. On a l’habitude (sourire).

Vous imaginez que votre brin de folie, votre fraîcheur, pourraient débloquer une situation ?
Je suis bien en club. Ça se passe très bien aux entraînements ici. J’attends juste mon tour, il me tarde. Surtout que sous l’ère Brunel, je n’ai jamais débuté un match au centre. Donc, forcément, j’aimerais bien.

Que savez-vous des Argentins ?
C’est une équipe amenée par un demi d’ouverture remarquable (Nicolas Sanchez), qui en plus va venir chez nous (au Stade Français, après ces tests de novembre, ndlr). Ils ont énormément de courage, d’envie. La plupart des joueurs, je ne les connais pas, car il y en a très peu qui jouent en France. Mais ce sera une équipe redoutable, on connaît très bien leurs entraîneurs qu’on a vus en Top 14. Ils ont remis un jeu plaisant, avec beaucoup d’agressivité. »

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